Morgane FRANCOIS née NAUWELAERS a été tuée par balles le 26 août 2020, à Annecy, à l’intérieur même de son cabinet de psychologue.

Elle avait rédigé un signalement la veille pour des faits d’agression sexuelle et d’inceste commis sur une personne mineure, et c’est l’homme visé par ce signalement qui est venu dans son cabinet armé d’un fusil pour l’assassiner.

Un an après ce drame, nous, proches et amis de Morgane, bien que fortement éprouvés par sa disparition, avons uni nos vécus et tenté de maintenir en nous la force qu’elle nous a léguée de son vivant. Nous avons ainsi créé le collectif « In memoriam Morgane », afin d’offrir à qui se sentirait concerné un espace dynamique de mémoire, pour continuer à porter les engagements de Morgane et son dévouement dans ce qui lui semblait juste. Ce collectif est aujourd’hui constitué d’un bureau actif de cinq membres dont Louis FRANCOIS, l’époux de Morgane. Mais au-delà, ce sont des dizaines de personnes, famille, amis, consœurs et confrères qui soutiennent ce mouvement.

Ce bureau se réunit régulièrement pour discuter des projets en cours, réfléchir à de nouvelles initiatives et prendre des décisions sur les actions à mener : actions à visée commémorative ou encore élaboration d’actions de sensibilisation à destination des professionnels du secteur médico-social à propos de l’enfance en danger, de l’information préoccupante et du signalement.

Le bureau communique avec les autres membres du collectif via des newsletters. La participation de chacun et chacune aux actions du collectif est libre : participation active ou soutien moral. Le collectif est aujourd’hui ouvert à tous ceux et celles qui se sentirait touché et concerné par ces actions.

Le 26 août 2020, l’assassin de Morgane a tenté de la réduire au silence. Maintenir vive la mémoire de Morgane c’est refuser ce silence, le silence des victimes de toutes les agressions contre lesquelles Morgane se battait. Nous pensons que l’acte odieux qui a mis fin à sa vie ne doit jamais être oublié. La logique du silence qui entoure la question de l’inceste lui aura coûté la vie. Elle avait fait le choix courageux de dire, dénoncer l’inacceptable, les violences sexuelles que subissait une jeune mineure dans le cadre familial. La protéger donc, dire, pour que ça s’arrête. Ce combat qui fut le sien est désormais le nôtre.